La Garde Cendrée
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La Garde Cendrée

S'ils se tiennent derrière toi, offre leur ta protection.
S'ils se tiennent à tes côtés, offre leur ton respect.
S'ils se tiennent sur ta route, ne montre aucune pitié.
 
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 Hauts talons et petites épées

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Doom
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Doom


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MessageSujet: Hauts talons et petites épées   Hauts talons et petites épées I_icon_minitimeVen 11 Nov - 23:00

« Elle hurle et elle souffre car elle avait foi en ses prophéties. Contrairement à ses semblables. »
- Bayne, à propos de la « Dame aux corbeaux ».

Fiche rapide
 
Nom de famille : Grinsky, de la Croix (anciennement)
Prénom(s) : Raphaëlle, Katherine. (Le dernier nom est d'état-civil, elle ne s'en sert jamais)
Nom d'usage : Kathyr
Autres surnoms : Krystal, Rachel Roth (Nom d'emprunt, utilisé dans les territoires de l'Alliance pendant les évènements de Pandarie), Rafraou (Surnom donné par sa mère)
Titre : Prophétesse, La Dame aux Corbeaux
Race : Demie-elfe
Classe : Sorcière
Âge : Jeune adulte
Origines : Stratholme
Résidence : Lac Jorune
Alignement : Neutre-Neutre Véritable

Famille : Ralf Grinsky (Père), Zelda « Esko » Grinsky (Mère), Cerion (Amant), Zelda Grinsky-Cildarïl (fille).
Alliés / Amis connus : Leeshkilig (Gangregarde), Rhiersia (Shivarra), Bronriel (Succube), Lidra « Vengeance » Wyrtam, Virgile « Doom » Carrington, Vhurn « Dallas » Ae'sland, Bayne, Traynia Thiav, Gar'thok Brisecrâne, Shalidor Cildarïl, Solina Âmefeu.

Faits d'armes notables : Vétéran de la guerre de Pandarie (côté Horde), membre de la Moisson Noire, rebelle Sombrelance, vétéran de Draenor (neutre, aux côtés de Khadgar).

Armement

Serre d'Anzu
Dague en ivoire

Un kriss taillé dans de l'ivoire pur d'un mammouth des terres gelées, puis enchanté par la nécromancienne, pour finalement être béni par le Dieu-Corbeau lui-même.
Utilisée conjointement avec les bons sorts, les nombreuses goules de Kathyr prouvent qu'une simple perforation au bon endroit, au bon moment, peut tout changer, même pour le plus brillant assassin de la Croisade d'Argent...

Lance Chantante
Bâton / Arme d'Hast

Une simple arme de sectateur du Crépuscule, ramassée et reforgée afin d'en faire une lance aux propriétés spirituelles. Imprégnée d'âmes vindicatives et de puissance Apogide, la Lance produit un très léger champ de force autour de sa "lame", perforant les armures et déchirant les chairs, le tout en produisant un agréable "chant" quand elle est déployée.

Codex Mortem
Grimoire

Un livre de sort, de sa composition, aux pages faites en peau humaine, relié de cuir de Draenei, contenant toutes les formules utilisées les plus fréquemment par la Prophétesse, ou celles qu'elle voudrait tester un jour sur le terrain... Majoritairement de la nécromancie, on trouve aussi de la démonologie, de la pyromancie et quelques sorts d'ombre pure.

Armure

Tisse-Toile
Armure en tisse-gangrène

Une longue robe, aux teintes violet sombre, surmontée d'épaulières à la structure en ectofer raffiné. Les différentes pièces de la tenue ont toutes été enchantées, puis reforgées afin d'y inclure des petites pierres rouges, un peu partout, servant d'amplificateurs de magie. La seule chose qui n'a pas d'utilité au combat ou pendant les incantations semble être la paire de cuissardes à talons...

Voile d'Ishja
Cape

Ishja était une chamane draeneï, du temps où Draenor était encore en paix. Son habileté avec les sorts de soin était telle que les habitants de Draenor entier se pressaient à sa porte pour guérir. Certains disent qu'elle était capable de relever les morts. C'est pendant une exploration de l'Outreterre que Kathyr -plus précisément son servant, le gangregarde Leeshkilig- trouva le Voile, et s'assura de faire honneur à la défunte...

Possessions

Domaine Jorune


L'intégralité du Lac Jorune, ses ressources, ses habitants, ses eaux, ses bâtiments appartenaient autrefois à une petite communauté d'Arakkoas vivants en ermites, puis à Kathyr, qui en a très récemment fait don à la Garde Cendrée. Tout est désormais à vous...

Vêtements civils

Un nombre incalculable de robes, jupes, chemisiers, collants, chaussures, bijoux, gants, foulards,... Difficile de dire si elle a déjà tout porté. En revanche, deux choses sont sûres. Elle a du goût en matière de vêtements, et elle n'a pas usurpé son titre de Dame.

Coffret fraîcheur thé vert de Pandarie


Connue pour sa presque addiction au thé, Kathyr s'est évidemment munie d'un réseau de fournisseurs de Pandarie, lui apportant le meilleur thé de la forêt de Jade, le tout en le gardant au frais et à l'abri des tempêtes et de l'environnement saturé de l'Outreterre.

Spouik l'elekk en peluche

Couturière et enchanteresse, la Prophétesse a mis à profit son apprentissage pour créer cette petite peluche d'Elekk, affectueusement surnommée Spouik, en référence au petit bruit agaçant produit par la peluche quand on appuie sur son motif brodé -ou qu'on a le malheur de s'asseoir dessus.
Offerte à sa fille, Spouik semble avoir subit les ravages de la salive de nourrisson et des premières dents.

Un roman d'amour torride : Collection complète

L'intégrale des aventures du paladin Marcus, annoté et compilé par l'auteur d'origine... Ne demandez pas à Kathyr ce qu'elle fait avec. Non vraiment, ça serait vous griller d'avoir fouillé dans ses affaires.

Sorts – Liste non-exhaustive

NECROMANCIE
Lance d'Os : Projectile composé d'ossements « fondus » entre eux, semblable à un javelot ou une lance, projeté par magie sur la cible.
Esprit d'Os : Possession d'un crâne ou d'une cage thoracique par un esprit vindicatif, puis projeté sur la cible. L'esprit lui arrachera une partie de l'âme.
X de masse : Ajoute un effet AoE à un des précédents sorts.
Résurrection : Ressuscite un cadavre pour en faire un esclave le temps d'un combat.
Invocation de guerriers squelettes : Relève les ossements des cadavres pour en faire des guerriers squelettes équipés d'épées et de boucliers.
Invocation de mages squelettes : Relève les ossements des cadavres pour en faire des squelettes capable de lancer des traits de feu ou de givre.
Explosion morbide : Fait exploser un cadavre, qui inflige des dégâts à toutes les cibles dans un rayon de cinq mètres.
Armure d'Os : Fait voler trois coquilles d'ossements, qui protègent le lanceur.

PYROMANCIE
Immolation : Incinère la cible pendant trois tours.
Boule de feu : Je dois vraiment décrire ? Very Happy
Conflagration : Transperce la cible d'un trait de feu concentré.
Flammes Infernales : Brûle le sol dans un rayon de cinq mètres autour du lanceur de sort. Brûle aussi le lanceur.
Feu de l'Âme : Après une incantation, lance un projectile de feu concentré.
Cataclysme : Après une incantation, incinère tout ce qui se trouve dans un rayon de trois mètres après atterrissage du projectile.

CHAOS
X gangrené : Ajoute un effet gangrené au sort avec lequel il est combiné. (Ex : Boule de feu gangrenée)
Trait du Chaos : Après incantation, lance un projectile de chaos pur.

DEMONOLOGIE
Invocation de Démon : Invoque un serviteur démoniaque. (Diablotin, Succube, Gangregarde, Shivarra)
Invocation de Démon Majeur : Invoque un démon plus puissant encore, le temps d'un combat. (Garde de Terreur, Abyssal)
Affinité avec les démons : Peut détecter les démons dans un rayon de quarante mètres.
Forme de Démon : Se métamorphose en version démoniaque et utilise des versions améliorées des sorts.

AFFLICTION
Malédiction de faiblesse : Maudit un ennemi, ce qui le rend plus vulnérable aux attaques.
Terreur : Utilise les peurs les plus profondes de la cible pour la terroriser.

SPECIAL
Guide : Permet d'aider un allié en améliorant son prochain jet de dé.
Guerre Mentale : S'engage dans un duel mental avec une cible définie. La tue instantanément au bout de trois tours maximum. (Moins si la créature est simple d'esprit)
Prescience : Permet de relancer un jet vital. (Survie, sauvegarde, coup final, ...)

Background

J'ai décidé de ne pas raconter l'histoire de Kathyr de son point de vue, pour ne pas tuer le mysticisme et l'opacité des intentions de la Prophétesse. En revanche, son histoire sera racontée de façon épisodique, par les personnes -mortes ou vives- qui l'ont connues, avec un découpage chapitré non chronologique, à la manière de Tarantino.

Virgile « Doom » Carrington - Le Soldat Funeste

« Pour une sorcière, c'est pas assez... revoyez à la hausse votre tarif. »
Le type en face aime pas trop qu'on discute pognon. Mais je l'emmerde. Buter une sorcière, qui s'est faite un nom en Pandarie en plus, c'est pas donné au premier venu. Heureusement pour moi que j'suis pas le premier...
« Vous ne comprenez pas, Monsieur Carrington. Ce n'est pas négociable, il s'agit d'argent public.
- Oh ça serait dommage qu'on sache que l'argent public sert à payer un ennemi... public, justement. »
Il pige le sarcasme, ce type. Mais il aime pas ça.
« Gardez vos réflexions pour vous. La Croisade recherche cette femme. Tuez-la ou ramenez-la vivante. Débrassez-nous en, et vous aurez vos cinq-cent pièces d'or. »
C'est dommage, j'pensais qu'on devenait copains... Il se lève, quitte son bureau. Et me laisse seul avec une enveloppe contenant les détails.
Raphaëlle de la Croix, Raphaëlle Grinsky, Kathyr, Krystal... cette meuf a utilisé plus de noms en vingt ans que les produits vaisselles dégueulasses des gobelins. Reste à savoir si l'un d'eux est vraiment le sien. Sur le dossier, il y a marqué en gros qu'elle a été traquée et pourchassée dans les Maleterres de l'Est, à chaque fois sans succès. Et qu'elle a été aperçue en Terokkar. Au Lac Jorune...
Ça me fait bizarre de dire ça. Mais t'es mon gagne-pain, ma belle. Cinq-cent pièces d'or, ça se refuse pas.

Je coupe le contact de la moto. Je retire mon casque. J'allume une cigarette. La dernière du paquet blanc marqué d'une cible rouge ; Blacky Strike. Ma marque préférée...
Je charge le fusil d'assaut, trente cartouches de cinq cinquante-six. Je retire le tabard de la Garde Cendrée ; ça ferait tâche si j'claquais en le portant. On est jamais trop prudent avec une... nécromancienne. Démonologue. Enchantresse, arcaniste, pyromancienne, néantomancienne, bon dieu, la liste se fait longue. … Putain. Cannibale en plus.
Comment une aussi jolie demie-elfe, avec un nez aussi fin, des yeux aussi beaux, a pu tomber dans ces merdes ? …
Ce sera pas mon problème. Une fois la tête éclatée, on en parlera plus. Et ça fera comme avec toutes mes autres victimes. Juste un nom, juste un visage de plus... des visages, des figures...
Je jette mon mégot, et je commence à grimper la petite montagne qui lui sert de domaine. Un lac en hauteur. Bordel, mais qui s'est dit que ça serait une bonne idée ?

Escalader une trentaine de mètres. Avec douze kilos d'armes sur le dos. Et je compte pas les munitions et autres conneries dans le sac... Putain, je déteste mon boulot, parfois.
Je lève la tête. Je me retrouve nez-à-nez avec un gangregarde. Un gros tas de muscle bleu en armure rouge. Il a pas l'air agressif.
« Salut. », qu'il me fait.
« Hey, mec...
- T'es qui ?
- Le livreur de pruneaux. Je m'appelle Doom, et toi ?
- Leeshkilig.
- Pourri comme nom.
- Tu peux parler, gros tas. Qu'est-ce que tu fous là ?
- Eh... J'cherche quelqu'un. Kathyr, ça te parle ? »
Il se frotte le menton, en me jaugeant du regard pendant que je me lève et que je vire la boue de mon armure.
« C'est ma patronne, tu lui veux quoi ?
- Juste causer. »
Il me chope, me fout sur son épaule et me trimballe comme un putain de sac. On fait quinze mètres, avant que je découvre le saint Graal de la Lumière...
« … hey, il est à qui ce mini-bar ?
- À moi.
- Y'a quoi dedans ?
- Des bières. T'en veux une ? »
Un gangregarde proposant à un tueur de démons de prendre une bière avec lui, au fin fond de Terokkar. Bordel. L'Outreterre est vraiment un monde de barges.

« … et là je lui ai éclaté le crâne y'en avait partout ! »
Affalés sur un ponton du lac Jorune, on a vidé le minibar avec Leeshkilig, le gangregarde sympa. Et maintenant on se marre en se racontant les histoires du bon vieux temps. Il m'a raconté comment il a rencontré Raphaëlle, et ce qu'elle vaut vraiment. Je tuerais pas cette fille. Oh que non...
« Vous vous amusez bien ? »
Une voix de femme. Sans doute elle. La sorcière.
Ma cible.
« Oi, Raph'. Lui, c'est Doom. C'est mon pote. »
Le démon se fend la gueule en me pointant du doigt. Ce qui provoque un haussement de sourcil de la sorcière. La mimique qui lui tiraille la tronche lui enlève en rien son charme. Bordel de dieu. J'ai en face de moi la créature la plus étrange et charismatique que j'ai jamais vu. Et pourtant, la Valria d'la dernière fois a pas mal émoustillé le bide...

Rachitique, petite, aux formes quelconques... c'est tout ce qu'on peut lui trouver de légèrement repoussant. Tout le reste étant parfait, en tout cas pour un tueur. Je l'examine. Des pieds à la tête... Des pieds chaussés d'escarpins vernis, noirs, avec des talons d'une taille vertigineuse, que même les putes de la vieille ville ou les danseuses du strip-club de Shattrath refuseraient de porter, de peur de se péter les chevilles. Elle a des collants, opaques, foncés. Qui s'arrêtent sans doute à la cuisse. Cuisse cachée par sa longue robe violette imprégnée d'une magie bizarre. Nécromancie, sans doute... j'ai pas l'habitude d'avoir affaire à ça. Elle a une ceinture en tisse-gangrène violet, qui soutient une bourse de laquelle tombe un peu de poussière d'os tandis qu'elle se rapproche, au gré du claquement des talons sur la pierre. Une dague en ivoire pendouille aussi, qui vient lui caresser la cuisse de temps en temps... elle a une toute petite poitrine. Parfaitement cachée sous sa robe, elle-même surmontée d'épaulettes de la même couleur globale, renforcées avec des plaques d'ectofer. L'intégralité de son armure est recouverte d'amplificateurs de magie, de pierres d'âmes incrustées et d'autres enchantements... Elle porte une capuche, et un voile devant le visage.
Elle le soulève légèrement, laissant entrevoir ledit visage. Sacré putain de graal, ce minois. Quinze balles que les croisés ont fait semblant de revenir apeurés en la voyant... La tuer avant de la voir était un crime.
La tuer après l'avoir vu, une preuve d'homosexualité.
Un visage anguleux, au nez fin, de grands yeux légèrement bridés, expressifs, verts gangrenés. Pas étonnant avec la magie ambiante... et la sienne. Du haut de son mascara violet, même couleur que l'intégralité du reste de son maquillage, elle contemple... elle contemple mes yeux injectés de sang, bouffis par la fatigue, plongés dans sa pierre rouge coincée à même son front, comme incrustée dans sa chair, dans son os. Et ses oreilles. Qui trahissent sa naissance.
La Sorcière est une demie-elfe.
J'ai l'impression que ces cinq dernières secondes ont été plus lentes que toutes les autres. Que j'ai stoppé le temps pour admirer sa beauté. Sorcière, je sais pas qui tu es. Pas encore.
Mais bienvenue dans le cercle très fermé de celles que j'éclaterais pas au minigun, même pas pour tout l'or de Kezan. Parce que quelque chose me dit que te flinguer flinguera au passage la continuité spatiotemporelle, ou une merde du genre. Au point où j'en suis... ça serait carrément possible.

« Je vous attendais, monsieur Carrington. Ou devrais-je dire Doom. Les victimes ont souvent un lien privilégié avec leurs assassins. Souhaitez-vous écouter les dernières paroles de la votre ? ... »
Bordel de merde... comment elle a su ?


Dernière édition par Doom le Lun 14 Nov - 20:58, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Hauts talons et petites épées   Hauts talons et petites épées I_icon_minitimeLun 14 Nov - 19:13

Lidra Wyrtam – La Vengeance Incarnée


L'Outreterre a toujours abrité des renégats, des criminels, des transfuges et autres fugitifs... mon terrain de chasse favori. Ces rebuts de la société, traîtres à l'ordre naturel des choses, ne font que me faciliter la tâche en espérant se cacher dans ces terres abandonnées de tout dieu.
Chasser ou être chassé, le monde a toujours fonctionné comme ça. Et c'est précisément en chassant que j'ai eu mes meilleurs moments. Faites mes meilleures rencontres.
Dire qu'il y a peu, je chassais encore un nécromancien en fugue dans Tirisfal, pour finalement laisser un chevalier de la mort me voler ma proie... Chevalier Abbès, servant de la Dame aux Corbeaux. D'ordinaire, je travaille seule. Pour lui, j'ai fait une exception. La deuxième exception à mon modus operandi. La première m'a apporté un apprenti. La seconde, une opportunité de poursuivre la chasse. Ce Chevalier avait en tête de me présenter à sa maîtresse. Prophétesse Kathyr, la Dame aux Corbeaux... tss. Ils aiment se donner de grands noms. Mais pour citer Logosh dans son arène... Plus ils sont grands. Plus ils tombent de haut.

« Ma Maîtresse va vous recevoir, chasseuse de démons.
- Tueuse.
- … certes.
- Tueuse de démons. Je suis pas une Illidari. Ces abrutis consanguins se sont arrachés les yeux et ont vendus leurs âmes pour la puissance. Pas moi.
- Si vous le dites, madame. Je ne peux vous juger en aucun cas. »
Doom avait raison. Les Shivarra asservies sont les meilleures victimes. Cette chambellan démoniaque à six bras est la prochaine sur ma liste. Une fois que j'aurais planté un carreau dans le crâne de cette saloperie de sorcière qui lui sert de maîtresse...
Je bouscule la démone, d'un coup d'épaule, en entrant dans la cabane qui sert de repaire à la sorcière. Je m'apprête à dégainer Manticore, pointer l'arme sur la tête de cette chienne infernale, caresser sa boîte crânienne avec un carreau prêt à tirer. Et repeindre les murs de son sang. Sans un mot. Savourer la douce vengeance. Et pourtant.
« Lidra Wyrtam. La vengeance incarnée. Tueuse de démons, affectueusement surnommée l'Orchidée. Dites-moi, chasseuse. Avez-vous eu le temps de déposer la lettre dans laquelle vous décrivez mon meurtre à votre défunte petite sœur ? ... »
… comment a-t-elle su ? Les mages sont puissants, faut pas les prendre à la légère. Les renégats et autres rebelles du Kirin Tor font usage de sorts et enchantements des plus incongrus. Mais lire dans le passé d'un autre ?
« Abbès a eu raison de vous faire venir, ma chère. Nous avons bien plus en commun que vous ne l'imaginez.
- Cause toujours, sorcière. Tu n'as rien qui m'intéresse.
- Vraiment ? … Vengeance. C'est votre seul but. Votre seul réconfort. Il y a déjà soixante-ans qu'ils sont partis, emportés par Nilathak... et ses champions. Mes ennemis. Je vous propose un pacte, Vengeresse. Entraidons-nous. Servez-moi. Et vous aurez la tête du Grand Ennemi à votre disposition. »
Elle a de bons arguments, c'est sûr. Reste à savoir comment elle a pu savoir pour... moi. Pour en savoir autant sur quelqu'un qui a du aller deux fois dans une grande ville, et qui a jamais vu Lune-d'Argent de sa vie. Un comble pour une elfe...
« … D'accord. Sorcière. On va discuter un peu plus des arrangements. Pas de coup fourré. J'ai trois arbalètes prêtes à tirer.
- Je vous saurais gré de ne pas vous méprendre sur moi. Je les déteste presque autant que vous. Presque. Je n'avais jamais vu quelqu'un détester autant ses proies. Ce que vous faites de leurs corps. Je dévore certains ennemis. Mais vous... »
Allez, c'est connu pourtant comme méthode. Défoncer un cadavre pour le rendre méconnaissable, le piéger avec des explosifs un peu partout à l'intérieur des chairs. Et attendre que ses copains se pointent pour tout faire sauter. Jolie pluie de sang, de boyaux et de dents. Ça faisait jubiler Doom... à juste titre, pour une fois. Il a toujours rit pour pas grand chose.

Le pacte est simple. Je rejoins la petite organisation de la Prophétesse Kathyr. Je deviens une Disciple du Corbeau. Officiellement apprentie de l'autre Chevalier de la mort, officieusement agent de mort de la Prophétesse. Je n'aurais jamais cru que travailler avec une sorcière soit possible. Le faire de mon plein gré, encore plus. Mais l'opportunité est trop belle.

« Racontez-moi comment cela s'est produit, Lidra. Vous en avez besoin... relâchez cette Haine.
- La Haine. C'est tout ce qu'il me reste, Prophétesse.
- Laissez-moi comprendre, en ce cas. »
Attablées autour d'un thé. Un thé vert. Elle est totalement accro à ce truc. Deux semaines ont passées. Deux semaines à massacrer démons, sorciers et autres salopards. Pour son compte. Elle est certainement pas quelqu'un de bien. Mais c'est quelqu'un de juste.
Les types qu'elle veut voir mort l'ont bien cherché, de toute façon.
« C'était un soir relativement calme. Père était rentré de la scierie. Mère faisait un potage avec le peu de légumes qu'on avait. L'air est devenu chaud. Un soir d'hiver, c'est étonnant. Père est sorti.
Sa tête a suivie. Il s'est fait décapiter par une chose... j'ignore ce que ça a pu être. Un gangregarde, peut-être. Je sais pas. En tout cas ce monstre est entré. Il a tué Mère en lui arrachant un bras. J'ai pris ma sœur avec moi. On s'est enfuie, en direction de la rivière. On entendait plus que les cris d'agonie des humains du village. L'odeur du bois qui brûle. Des visions de chaos et de ténèbres.
J'aurais... aimé qu'Halissa ne glisse pas. Ne tombe pas dans la rivière. J'aurais aimé être plus âgée pour la sauver. Pour prendre une arme. Et les tuer. Tous. Jusqu'au dernier.
- Comment avez-vous survécu ?
- Ces choses sont reparties peu de temps après. Peut-être... quelques heures. J'ai survécu en me planquant dans les charniers. Je mangeais ce que je pouvais avoir à portée. Vers, larves, racines. J'ai pensé à manger un bout de cadavre humain, mais... heureusement j'en suis pas arrivée là. Deux semaines après, un humain débarquait. Il s'est approché du tas de cadavres dans lequel j'étais planquée. Il a soulevé le corps qui servait de toi. Et m'a trouvé. Une petite haute-elfe tâchée, souillée, qui venait de se pisser dessus de peur que ce soit un énième démon, la morve au nez, les yeux larmoyants. J'arrivais à peine à murmure le mot pitié. Il ne m'en a pas donné. Mais il m'a sauvé en me donnant quelque chose de bien mieux... »
Cette envie de vengeance. Je me fous de ce que peuvent penser les autres vivants. Lidra est morte là-bas, enfant. Je ne suis qu'une coquille qui a pour seul et unique but de massacrer les démons, jusqu'au dernier. Ou mourir en essayant. La vanité de la vie n'a aucun goût et aucun intérêt pour moi. Seule compte la mort de Nilathak.
« Nous sommes... toutes deux des écorchées vives, on dirait.
- Ah ouais ?
- Je suis une demie-elfe, ça ne vous a pas échappé. Je suis née Raphaëlle Grinsky. Fille de Ralf et Esko Grinsky, un adjoint de police et une psychopathe accro aux drogues en tout genre. Mon père était ainsi l'humain, ma mère la haute-elfe.
- Vous les avez connu ?
- Nullement. Pas de mon enfance. Ils sont morts à Stratholme pendant l'épuration, j'étais encore toute jeune. J'ai survécu miraculeusement, en étant emportée d'abord par un nécrolyte qui voulait me sacrifier. Qui échoua, pour que je sois récupérée et confiée à un cloître. J'aurais du vivre selon les règles de la très Sainte Lumière. Mais cette vie n'était pas faite pour moi. Dès que j'ai pu, je me suis enfuie. J'ai traversé les terres de Lordaeron, dévastées, pour arriver aux Maleterres. Me présenter à la Scholomance. Et j'ai rejoins le Fléau. J'étais une apprenti nécromancienne du culte des Damnés. Une sectatrice de plus, sans intérêt, sacrifiable et sans valeur. Ils n'ont pas tardé à me le faire savoir. C'est pendant l'épuration des Maleterres de l'Est, peu avant le Cataclysme, après la chute du Roi-Liche, que j'ai été capturée par la Croisade d'Argent. Ils m'ont fait des choses... »
Elle soulève légèrement sa robe. Baisse son collant... Oh... Bon sang... Ces cicatrices. Même Doom aurait pas supporté ce qu'elle a du vivre.
« C'est étonnant comme un bourreau de cette Sainte organisation puisse... avoir autant envie du corps d'une rachitique demie-elfe, attachée à un pilori, nue, dans une chambre froide sous une caserne. Je n'avais encore jamais autant saigné de cet endroit... ils m'ont pris beaucoup de chose, comme vous pouvez le deviner. Je me suis enfuie peu de temps avant mon exécution. Avec mon partenaire de cellule de l'époque... »
Elle s'arrête, sirote son thé, et me désigne le gangregarde. Leeshkilig. L'Oblitérateur. Ce salopard, sous ses faux airs de gros benêt patibulaire, est une machine à tuer. Connu depuis six-cents ans, déjà des Draeneïs et des Orcs... Il a participé à la chute d'Argus et de Draenor.
« Leeshkilig et moi nous sommes enfuis. Pour être précis, il a détruit le mur de la prison. A gobé une tête de croisé. Et m'a emmené avec lui, sur ses épaules. Au début, je n'étais qu'un panier repas parlant. Puis il s'est attaché à moi, il faut croire... ou alors la perspective d'un meilleur repas qu'un squelette vivant l'attirait plus.
- Et après ?
- J'ai erré. J'ai rencontré Bronriel, qui était restée à Mortholme en attendant son heure. Elle s'est décidée à me suivre. Puis j'ai retrouvé Leeshkilig qui se prenait le bec avec des brise-sorts de Lune-d'Argent. Ils allaient l'exécuter. J'ai feins d'être son démoniste. J'y ai rencontré Shalidor Cildarïl, un chevalier de sang... et la suite... sera pour un autre jour, ma chère. »
Elle me sourit. Amicalement. Ou un peu plus... J'espère que c'est pas ça. J'voudrais pas que ça devienne bizarre. J'ai jamais été portée sur les autres femmes. Déjà que de base je me déteste pour avoir cédé à Doom, une fois... juste une fois... Tss. Le connaissant, il doit s'en vanter, cet abruti.
Leeshkilig s'approche. Il sourit. Ce sourire. C'est qu'il a une connerie à raconter. Et qu'il en peut tellement plus qu'il se marre à l'avance. Un vrai gamin. Comment ce gros tas a pu conquérir Argus et Draenor ? …
« Hé, hé, hééé. Raph'. T'as oublié un truc ! Le passage où t'as piqué la paire de bottes à talons et où tu t'es cassée la gueule trois secondes après. Et t'as pas arrêté de tomber pendant les six années qui ont suivies. Hein ? T'oublies pas ça ? »
La Prophétesse se contente de sortir le grimoire de sacrifice. Elle tapote sur la couverture de l'instrument de torture en fusillant le gangregarde du regard.
Ouais. Au final, elle et moi... On est pas si différentes.
Si on m'avait dit y'a un mois que j'allais rencontrer ma première vraie amie à Terokkar, et qu'elle aurait été une sorcière cannibale des terres sauvages. Contre toute attente, je l'aurais pas cru...
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MessageSujet: Re: Hauts talons et petites épées   Hauts talons et petites épées I_icon_minitimeDim 20 Nov - 1:34

Yiinda Aurore-Naissante – La Chanoinesse

Agenouillée au centre d'une petite chapelle en ruine, perdue au fin fond des Maleterres de l'Est, l'imposante elfe de sang, engoncée dans son immense armure de plaques dorées, sanctifiée des sceaux de pureté de son Ordre, prie. Elle prie la Divine Lumière. Non pas de détruire ses ennemis. Non pas de réduire à néant tout le mal du monde. Non pas de faire éclater une quelconque justice divine fantasmée par ses frères et sœurs. Non. Elle implore la Sainte Mère de Tout d'apporter un peu de réconfort aux pauvres, d'apporter soutien aux faibles et d'éclairer les ignorants. Que sa miséricorde sauve ce monde. Que son amour des vivants et des non-morts triomphe.
Du haut de ses deux mètres trente, la Chanoinesse Yiinda Aurore-Naissante n'était pas un symbole très apprécié des très pieux. Tolérante et ouverte, ouvertement pour une réforme des religions. Elle était un chevalier errant, une justicière apportant soutien à qui le demanderait, frappant de sa lourde masse d'armes les ennemis de la paix, faisant rempart de son bouclier et de son corps pour ses idéaux. Des idéaux souvent bafoués en ces temps de guerre et de troubles. Des idéaux sur lesquels beaucoup avaient déjà craché. Honneur, stoïcisme, amour, miséricorde, pardon.
« Ce siècle est celui du pragmatisme insensé et de l'encensement des horreurs et de la barbarie. »
La géante se lève, laissant flotter ses cheveux roux dans le vent asphyxiant des Maleterres. Posant son regard sur la sorcière qui était arrivée, elle se retourne, souriant lentement, mais de plus en plus fort. Dans ses yeux verts gangrène, aucune haine. Dans les traits de son visage, aucune colère. Aucun mépris à l'encontre d'une hérétique. Aucun désir de vengeance ciblant aveuglément une sorcière, pratiquant certes la très condamnable Nécromancie, mais qui mettait son savoir et son pouvoir au même service qu'elle. L'ordre des choses. Ce monde. Sa protection.
Elle avait vécu l'enfer, était criblée de part en part de tous les dommages de la guerre, et pourtant. Pas une seule fois son visage évoquerait un quelconque sentiment négatif à l'encontre de la sorcière.

« Je ne vous avais pas entendu arriver, Prophétesse. »
La lourde voix de la templière s'abat, du bonheur de la retrouvaille perceptible rien que dans l'intonation, simple plaisir onanique pour avoir rêvé de ce moment. Elle s'approche, du pas lourd de quelqu'un chaussant des bottes en plaques de guerre. Son armure était rayonnante, un éclat qui renforçait bien évidemment les couleurs sombres -surtout des teintes de violet- de la longue robe en tisse-gangrène de la Prophétesse.
« Je suis heureuse de vous revoir, Kathyr...
- Moi de même, ma chère. »
Qu'une gigantesque servante de la Lumière puisse aider, et apprécier fréquenter une sorcière cannibale des terres sauvages. Qu'ont-elles pu traverser ensemble pour en arriver là ?

« Vous vouliez me voir, Prophétesse ?
- En effet, mon amie. Je vous apporte de bien funestes nouvelles...
- L'endroit semble approprié. »
La templière désigne le lieu les entourant. Une vieille chapelle de la Main d'Argent, tombant en ruines, dont il ne reste plus que deux pans de mur, un autel, les pavés du sol. Aucune trace du toit, ce qui laisse aux deux femmes le loisir d'apprécier le soleil couchant, au loin, vers l'Ouest. Au Nord, il est possible d'ici de voir le lieu de leur rencontre. La flèche de Solfurie. Lune-d'Argent...
Autour d'elles, seulement la désolation, la mort et des preuves tangibles d'échec. Et pourtant.
Rien de plus sincère que leurs deux sourires n'aurait pu marquer ces terres ravagées, ces dernières années.

« J'ai appris que vous alliez diriger des croisés en Tanaan...
- La Légion y a faite incursion. Je ne suis pas la seule. Nombre de frères et sœurs vont partir, dans différentes sections. La mienne ne fera pas exception.
- Vous n'allez y trouver que la mort, Chanoinesse.
- Pensez-vous que je l'ignore ? »
Le mort au combat, voilà bien tout ce qu'elle voulait. Une mort honorable. Digne. Une mort de combattante.
« Il n'y a aucun romantisme et aucune vertu à la mort, Yiinda, vous le savez mieux que quiconque. N'allez pas vous suicider futilement sur un rempart impénétrable juste pour faire bonne figure auprès d'un dieu quelconque. Vous valez bien mieux que de finir en cadavre-trophée exposé, seins nus et idole violée, à la face de tout Tanaan. »
Et pourtant la mort serait tout ce qu'elles trouveraient là-bas.

« Mes frères ne vont sans doute pas apprécier de combattre aux côtés d'une nécromancienne, Kathyr...
- Laissez-moi seule juge des risques de tir ami. Merci. »
Elle avait tout de même insisté pour les accompagner. Une escouade de dix croisés confirmés, la Chanoinesse Aurore-Naissante et, bon gré mal gré, la Dame aux corbeaux.
Jaugée et jugée du regard inquisiteur des serviteurs de la Grande Mère de Tout, Kathyr se contente, assise à l'arrière du chariot, de contempler avec une ferveur pratiquement religieuse les flèche d'Arakk, au loin, tandis qu'elles se dessinent à mesure que le canasson qui tire le char grimpe le mont connu par le futur sous le nom de Trône de Kil'Jaeden.
L'air est saturé de soufre, ou bien est-ce l'odeur de la peur. Elle ne sait plus. Elle ne savent plus quel goût a la peur. L'une l'a affronté par bien trop de fois, d'un frère violent, de clients usant la servile petite elfe qu'elle était. L'autre a été bercée par la peur, l'autre s'est servie de cette peur. L'autre ne vit plus que dans la peur. Servante de la Lumière ou du Dieu-Corbeau, il n'y a qu'une différence d'intention.

« ILS RAPPLIQUENT ! »
Le chaos de la bataille rattrape toujours l'heure du souper. C'est sous un ciel magnifique, dégagé, affichant les plus belles étincelles d'étoiles filantes, que se déroule la bataille la plus sanglante de la journée -pâle reflet des intentions funestes du seigneur Kazzak, héraut de la Légion Ardente, conquérant de Draenor.
La tête du paladin Oswald, préalablement sauvagement décapitée, se précipite sur la robe violette de la porteuse de talons hauts. Un bien triste choix pour les chevilles de la sorcière.
« Prophétesse ! Derrière vous ! »
La voix brisée et essoufflée de la templière résonne comme une alarme à travers le champ de bataille. Assez fort pour que l'intéressée se retourne et arrache d'un gangroptère le plaisir sadique de la lance d'os perforant la chair, détruisant les os, annihilant la pression sanguine. Le démon ailé vient alors s'écraser sur le champ de bataille afin d'y être piétiné sous des bottes de fer.
Au loin, le paladin Matthews se fait démembrer sous le rire sadique et le regard impitoyable d'un Shivaan de seize mètres. Ce combat est perdu, il était perdu d'avance. L'intégralité de l'escouade a été décimée en moins d'un quart d'heure. Il ne reste plus que la Prophétesse qui s'efforce d'annihiler les flots intarissables de légions démoniaques, arrachant chairs, brûlant os et calcinant les sangs tandis que la Chanoinesse repousse tant qu'elle peut l'ennemi. S'il y a un rempart infranchissable sur cette montagne, c'est bien elle.

Ou espérait-elle. Comme le dit l'adage si prisé des inquisiteurs de la Lumière, l'espoir est le premier pas vers la déception. Un espoir futile de tout de même vaincre. À dix contre cent. À deux contre une armée. Un coup sournois vient sceller le destin funèbre de l'imposante Yiinda Aurore-Naissante. Elle qu'on pensait invincible...
Elle crache du sang. Admire dans le reflet doré de son bouclier brisé sa nouvelle blessure. Un œil en moins, une oreille arrachée, le visage grièvement brûlé, la peau fondue par le feu gangrené de l'ardente Légion.
« Fuyez, Raphaëlle...
- Hors de question. Pas sans vous.
- Fuyez, ne soyez pas sotte. »
Sur ce trait d'esprit, elle assomme un gangregarde opportuniste, d'un coup de poing lui décrochant la mâchoire. Accablée de ses nouveaux maux, mais pas pour autant vaincue.
« Yiinda, je refuse de vous abandonner. Point final. Si nous devons mourir, je veux que ce soit pour vous.
- Et vous, Raphaëlle. Avez-vous pensé à votre enfant ? ... »
Sauvée de justesse d'un poignard dans le dos, uniquement grâce au jet de sang et à la mutilation de cette sournoise Sayaad -aussi pléonasme soit ce terme.
« … votre sacrifice ne sera jamais oublié. Vous avez été une mère pour moi, Yiinda. Je ne vous oublierais jamais.
- Alors fuyez, vivez et soyez heureuse. Voyez ce monde se libérer du joug des tyrans, des démons et des monstres informes. Faites-la grandir et éduquez-la dans le respect de l'autre. De tous les autres. Pour que jamais ne se reproduise un tel carnage. Faites-le pour moi. Ma fille. »
La nouvelle éborgnée se contente de sourire, empoignant un estramaçon luisant d'énergie divine. Chargeant l'ennemi en hurlant, laissant derrière elle une traînée de sang -son sang. Désormais assurée de la survie de la progéniture qu'elle rêvait d'avoir, la Chanoinesse s'éteint. Laminée sous les coups incessants des légions démoniaques. Luttant contre crocs et dents, griffes et lames, pour survivre assez longtemps pour jeter le seul œil encore valide derrière elle.
Pas une trace de la Prophétesse.
« Raphaëlle... Je suis fière de vous. »
C'est avec le sourire aux lèvres que la Chanoinesse comprends qu'elle va pouvoir, enfin, après tant d'années à espérer, rejoindre la Sainte Mère. Une dernière communion avec ce monde. La voilà prête à partir. Une bonne fois pour toute.
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MessageSujet: Re: Hauts talons et petites épées   Hauts talons et petites épées I_icon_minitimeLun 5 Déc - 17:46

Moreina – Le corbeau ensanglanté : Partie I

Ci-gît la grande archère Moreina, puisse-t-elle enfin reposer en paix.
Une énième tombe abandonnée, dans les Maleterres de l'Ouest, loin, très loin, plus au Nord encore qu'Âtreval. Aucun bouquet n'est venu fleurir cette tombe depuis des décennies. Bien heureusement, et contre toute attente, aucun pillard n'a osé profaner la sépulture de celle qui fut autrefois une grande archère de l'armée de Lordaeron, une héroïne ayant combattu le Fléau et qui y avait survécu pour le raconter. Plutôt que de fuir dans le Sud, Moreina était restée, infatigable dans sa lutte dans les Maleterres, devenant une des très rares vivants acceptés par les Réprouvés. Mais la mortalité guette toute chose, particulièrement les humains...
Moreina, comme tant d'autres héros, est décédée. Quiconque lutte contre le Roi-Liche termine un jour empalé sur une épée, broyé sous un cadavre propulsé par un chariot à viande, ou pire encore... Héroïne ou pas, il n'y a aucune exception, aucun traitement de faveur, dans la mort. Le nom de l'archère fut lentement oublié. Plus personne ne s'intéressait à ce qui paraissait être une banale crypte délabrée, catacombes déchues n'abritant plus que des corps décharnés et des sarcophages bien trop inviolables.
Jusqu'à aujourd'hui.

« Leeshkilig, ouvre la tombe. »
C'est après plusieurs jours d'escalade et d'exploration de ces terres abandonnées depuis des décennies que la Prophétesse et son acolyte démoniaque décérébré arrivent au fond de cette fichue crypte. Quatre étages entiers de galleries creusées à même le sol, avec pour seules décorations les linceuls étendus sur le sol, témoignages rongés par les mites de pillages d'autrefois.
Dans les contes et légendes de Lordaeron, Moreina est décrite comme étant une grande archère aux cheveux d'un rouge flamboyant, portant une solide armure en cuir de dragon rouge tanné par les nains de Dun Morogh, armée d'un arc ayant fait trembler Kel'Thuzad en personne : L'Aile du Corbeau. De la belle Moreina, et après ouverture du sarcophage, il ne reste plus qu'un cadavre blafard entamé depuis peu par les vers, engoncé dans l'armure qui fit sa légende, arme à portée de main. Bien assez pour une nécromancienne...

Ressusciter un cadavre demande bien plus que de l'expertise. Sans puissance, le corps deviendra un simple pantin, un esclave nécromantique, à peine plus intelligent qu'un chiot lobotomisé en bas âge. Les squelettes et autres goules de nécromanciens du Fléau en sont un bon exemple. Mais Moreina méritait bien plus que de finir en chair à canon. Moreina allait justifier l'usage et le prix de tous ces composants...
Poudre d'ossements d'élus de la Lumière, dague en ivoire bénie par Anzu, cercle runique tracé avec du propre sang de la Prophétesse, des pierres d'âmes contenant des âmes sombres à sacrifier... Rien n'est trop beau ou trop précieux pour relever cette Championne.
Il faut ensuite arracher l'âme de ses tourments éternels. Combattre le Roi-Liche et échouer condamne l'esprit à un supplice gargantuesque, durant plus loin encore que l'éternité, piégeant à jamais ce qu'il reste de la personne dans un monde froid, sombre, copie conforme mais pâle et hantée de ce que fut Azeroth.
Même dans la mort, Moreina luttait contre ses démons... C'est une main en apparence squelettique qui vint la sauver de son Apocalypse personnel, la tirant vers le monde des vivants, malgré son acharnement à lutter contre la force mentale de la Prophétesse.
« Je vis... De nouveau. »
Une voix cadavérique de gorge asséchée par la poussière tremble dans la crypte.
Le cadavre ouvre les yeux. Subitement. Un air de surprise, de colère et d'émerveillement. Le tout mélangé en un seul regard jaune putride lancé à la sorcière.
« Que m'avez-vous fait, Sorcière ?
- Je suis venue vous rappeler parmi les vivants, Moreina.
- … Pourquoi ? »
Une lente inspiration, attente interminable pour enfin espérer avoir une réponse à tout cela.
Un sourire, sous le voile de la sorcière.
« Votre heure est arrivée beaucoup trop tôt. Ce monde aura besoin d'une héroïne comme vous. Pour faire simple... Le Mal est de retour. »

« Raph'. Y'a deux tueurs de démons, en bas. Un humain et une elfe. On les bute ?
- Pas encore, Leesh. Peut-être jamais, même. Ils nous seront utiles. »
Cette sorcière était décidément étrange. Pléonasme, certes. Mais celle-ci... était encore plus étrange que tous les autres mages -le peu de mage, qu'elle avait pu connaître.
Rééquipée de son armure rouge en cuir draconique, armée de l'aile du corbeau et de flèches en saronite, Moreina ressort de son tombeau, lentement, s'habituant encore au bruit de ses os de pieds nus sur la terre boueuse et la pierre crasseuse. Os nus, mais dénués de toute sensation. Plus rien ne sent quoi que ce soit. Plus de froid, plus de respiration, plus de faim, plus de douleur non plus...
« Je dois avouer... que vous aviez raison, Prophétesse Kathyr. La mort n'est pas si horrible.
- N'est-ce pas.
- C'est même plutôt agréable. Avez-vous expérimenté la mort, déjà ?
- Plus de fois que je le voudrais, Moreina. Par bien trop de fois... »
Un sourire complice. Ces deux-là s'entendent déjà à merveille.
« Qu'elle sera notre première cible, Prophétesse ?
- Vous le saurez quand nous y serons. Nous devons regagner Jorune. Là-bas, tout vous sera expliqué. Encore une dernière chose... Le monde a beaucoup changé depuis votre mort. Le Fléau a été éradiqué, Azeorth a subit un cataclysme. Et nous avons même découvert la légendaire Pandarie... Attendez-vous au pire, Moreina. Vous ne serez pas déçue. »

Le gangregarde en tête, suivi de la sorcière encapuchonnée, et finalement de l'archère en armure rouge, le groupe se met en route. De ses cheveux roux autrefois attachés en queue de cheval, ne reste que des loques noircies pendant grossièrement derrière son crâne nécrosé. Sa peau au grain parfait n'est plus qu'un repaire de vers et autres larves de mouches. Son corps d'antan, aillant tant fait fantasmer les fantassins de Lordaeron, n'est plus qu'un squelette recouvert de lambeaux de chairs couvrant les os jaunis et empêchant les organes restants de tomber, pâle, triste parodie, funeste et maladive d'humanité... sans la magie de la sorcière, ce serait déjà bien pire. Comme ces goules d'antan. Comme ces premiers chevaliers de la mort. Comme tous ces zombies qu'elle avait tant détesté. La voilà désormais comme eux.
Non, pas comme eux. La sorcière avait eu l'intelligence de lui laisser sa volonté, de lui rendre son âme. Cela vaut toutes les loyautés, tous les serments.
Si la Prophétesse devait se battre, elle pourrait désormais compter sur celle qu'on appelait autrefois Moreina, et qui désormais, ne répond plus sous aucun autre nom que son titre. Le Corbeau ensanglanté.
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MessageSujet: Re: Hauts talons et petites épées   Hauts talons et petites épées I_icon_minitimeMer 4 Jan - 19:05

Leeshkilig – L'Oblitérateur

« Pas la peine de me pousser, gros dégueulasse, toi aussi tu pourras coller ta bite entre mes miches... »
J'rigole. Bien gras comme j'aime. Toutes dents dehors, pour rappeler à ces mortels que j'ai rien à craindre d'eux et de leur Lumière ; et qu'ils sont rien de plus que des sacs de viande délicieuse...
Me faire capturer par ces croisés est qu'une question de stratégie. Le Maître avait besoin d'un soldat assez malin et puissant pour « infiltrer » les rangs ennemis. D'ordinaire il aurait envoyé un Nathrezim les entuber. Ou des Sayaads et des Shivaans. Mais cette fois il a décidé de pas vraiment infiltrer. Mais juste de causer un sacré gros bordel, pour les affaiblir de l'intérieur.
Il m'a donc collé deux roustes, m'a pété une côte et m'a envoyé faire la mission. Mission simple et facile, le truc simple et facile, adapté à la p'tite tête que j'suis. Hé, j'ai jamais dit que j'étais intelligent. Juste grand, beau et fort. Et malin. Et classe. Et sacrément puissant. Leeshkilig l'Oblitérateur. J'ai pas gagné ce titre juste parce que j'suis doué pour me curer les dents avec des cornes de Draeneis. Nan, je suis pas juste doué. Je suis le meilleur. Le meilleur, t'entends ? Le. Meilleur.
Le Meilleur, donc, vu que c'est comme ça que je vais m'appeler, se fait capturer comme une merde en feignant être touché et repenti par la lampe de poche locale.
Capturé et emprisonné, tout juste foutu dans une cellule spéciale. Enfin, spéciale d'après eux. À part un paquet d'argenterie et de trucs en or sacro-saints, j'vois pas trop ce qu'elle a de spéciale. Parfait, d'après moi, ça va m'aider à accomplir la volonté du Maître. Plus encore, ils ont rien insonorisé. On entend tout, d'ici. Particulièrement les longs hurlement et les cris de détresse de ce qui doit être leur salle de torture. Hé. Croisade d'Argent, ça veut pas dire Fumeurs de feuillerêve Cénarien. Ils sont doués pour nous torturer, nous et nos esclaves mortels. Enfin, il paraît.
Les hurlement s'arrêtent au bout d'une demie-heure. Les bruits de pas se rapprochent, des bottes en plaque, qui trimballent un sac à viande avec eux. Ils le trainent au sol, pour être précis.
Ils ouvrent la porte blindée, balancent le sac à viande à l'intérieur, et referment aussitôt. Un d'entre eux s'est pas empêché de me traiter de « Sale pute de demie-elfe », même si j'crois pas être une elfe. Et la dernière fois que j'ai vérifié, j'étais un mec. Enfin, j'crois... pour ce que j'en ai à foutre. C'est pas important.
Le sac à viande se relève. Enfin, sac à viande. Plus un sac que de la viande. Une espèce de sous-merde mortelle toute blanche pâle, crade, maigre comme un squelette d'humain. Qui se fait dessus. Nue. … C'est pas de la pisse. C'est blanc et ça coule depuis la fente. Mais c'est pas de la pisse.
Elle grelote et se recroqueville dans un coin de la cellule en me voyant. Haha, j'adore quand ils ont peur de moi. Je lui souris. D'un sourire carnassier. Même si honnêtement elle a rien à manger en elle... faut lui montrer qui j'suis.
« Hé, comment tu t'appelles, toi ?
- Ra...
- J'entends que dalle parle plus fort. »
J'approche ma tronche de la sienne. Le front collé contre le sien, ma superbe et gigantesque corne pour lui virer sa frange de tifs couleur noir corbeau.
« Raphaëlle.
- C'est un nom de merde, bordel. Tu le portes bien. »
Elle baisse la tête et la planque entre ses genoux pétés, visiblement à la masse d'arme. En tout cas une arme contondante. J'suis plus porté hache, mais j'sais reconnaître les blessures suivant l'arme. Hé. Après tout le temps que j'ai passé à étriper des Draeneis... j'connais forcément.
« Allez, fais pas la gueule. T'es là pour quoi ?
- Je suis une...
- Une ?
- Une nécromancienne.
- Toi ? Remarque, vu la dégaine, c'est vrai que t'es plus proche d'un cadavre que d'une elfe. »
Elle me lance un regard... moitié consternation, moitié haine pure.
« Relax, je déconne... Moi, c'est Leeshkilig. J'suis un gangregarde.
- Merci, Capitaine évidence.
- De rien. C'est gratos. … Tu me demandes pas ce que je fais là ?
- Je n'en ai aucune envie, démon. »
Pas commode, la nénette.

Au bout d'une heure à admirer les prouesses architecturales des races inférieures, il serait temps de passer à la deuxième phase du plan. Le chaos. Le chaos, c'est super. Particulièrement quand c'est dans le camp en face. Sinon c'est le bordel et faut aussi bien taper sur ces petits merdeux de diablotins indisciplinés que sur les mecs en face qui se gênent pas pour en profiter. C'est rigolo, c'est joyeux et chaleureux. Mais ça a le mérite de faire chier les Maîtres.
« Hé, psst. Tu veux sortir d'ici ? »
Elle hausse les épaules et se traine jusqu'à moi. Les genoux pétés, ça aide pas...
Je la porte et je la met sur mes épaules, avant de défoncer la porte d'un grand coup de pied.
Le gardien me regarde, les yeux écarquillés, comme s'il venait de voir Oncle Sargeras en personne.
« Mais vous êtes sensé être affaibli, démon !
- Changement de plan mon pote ! C'est que des rumeurs, et j'suis venu les défoncer. »
Je lui arrache la tête en lui serrant très fort son petit cou bien gras.
« Il y a une armurerie, par ici. »
La petite me pointe le bout du couloir.
« Comment tu sais ça ?
- Je suis ici depuis bien trop longtemps... »
Pauvre gamine. J'ai bien une idée de ce qu'ils lui ont fait, mais... j'veux pas trop lui demander. Parfois faut se concentrer sur le massacre et apprécier l'idée de pas être le plus crade de tous les enfoirés dans le tas, au final.
J'ouvre la porte blindée de l'armurerie. Mon armure et ma hache sont stockées dedans. Je dépose la pisseuse pour m'équiper. Trois croisés rentrent. Trois cadavres décapités s'écroulent.
J'ressors de là en éclatant un autre crâne de croisé. Et un autre. Ça en devient carrément un truc mathématique. Trois pas, une tête qui vole. Six pas, un hurlement de douleur d'un de ces mortels à qui j'arrache la jambe. J'croquerais bien dedans, mais ça serait pas bon pour ma ligne. Et la viande de nain... erk. Sans moi.
Ils ont bien du m'envoyer trois escouades. Trois escouades de sacs mortuaires.
On franchit la grande porte séparant les terres consacrées des Maleterres. L'un ou l'autre, c'est crade et dégueulasse comme endroit... Une croisée en armure plus lourde, a l'air bien plus malin que les autres avance. Elle a pas dégainé ses armes. Ses putains de cheveux roux volent dans le vent. Elle a des oreilles qui font penser à des cornes, des oreilles de n'elfe de sang. Elle ouvre la bouche et dit :
« Emmenez-la loin d'ici, Démon. C'est tout ce que je vous demande.
- J'ai pas attendu ta permission, p'tite mortelle.
- Mais vous l'avez. Partez, Oblitérateur. Sauvez la nécromancienne. S'il lui arrive quoi que ce soit...
- Ouais, ouais, ta gueule, rouquinette. »
J'lui file un coup de coude en la dépassant. J'pensais la faire tomber, mais elle bronche pas. Solide comme un roc, celle-là. Elle m'agrippe le bras...
« Ne jouez pas avec ma patience, démon. Même quelqu'un d'aussi discipliné que moi a des limites. »
Je grogne en accélérant le rythme. Complètement tarée.
La petite sur mon épaule l'ouvre enfin, après cinq minutes de marche dans les maleterres en pleine nuit.
« … partons vers le Nord, Leeshkilig. Il me faut du repos. Et Mortholme a été saccagée par les elfes, nous pourrons nous y cacher le temps qu'il faut.
- Okay, patronne. »
Ça sonnait comme une blague dans ma tête. Mais si ça se trouve, elle va me croire. Et croire que j'vais la suivre...
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MessageSujet: Re: Hauts talons et petites épées   Hauts talons et petites épées I_icon_minitimeMer 4 Jan - 20:15

Ces frissons d'horreur.
Pauvre fille.
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MessageSujet: Re: Hauts talons et petites épées   Hauts talons et petites épées I_icon_minitimeSam 29 Avr - 17:47

Moreina – Le corbeau ensanglanté : Partie 2



« Rejoignez l'armée des morts ! »
Volées après volées, les cadavres de sectateurs s'empilent.
« Cette Cabale est des plus faible, Prophétesse. Vous n'aviez tout de même pas besoin de moi pour les combattre ? »
Une flèche enflammée fend l'obscurité de la crypte, avant de se planter dans un torse, prenant feu, torche vivante hurlant en essayant de se débarrasser des flammes qui le consument.
« Le menu fretin n'est ici que pour vous divertir, Moreina. Mais attendez-vous à bien pire. Ceux-là ont en tête de percer le secret du Hall des Aveugles.
- Existe-t-il au moins ?
- Toute légende trouve son origine dans la véracité... »
Vingt minutes à déambuler dans des caveaux, des catacombes, des cryptes, entourés de sarcophages ouverts, avec pour seule musique le rythme répétitif de l'arc bandé, de la flèche fendant l'air glacial et putréfié, avant de s'écraser contre un torse, une tête, une jambe... Vingt minutes avec pour seule occupation l'art de déceler le mouvement dans l'ombre, l'art de tirer à l'aveugle et quand même toucher. Son corps avait été entamé par le temps, les vers, la peste. Mais pas ses réflexes. Ils sont toujours là. Ils sont toujours aussi bons. Donnez-lui un arc et assez de flèches, et elle vous repoussera les Rochenoire. C'était en ces mots qu'on parlait d'elle, autrefois...
Autrefois. Quelle blague. Tout ce qu'elle avait connu. Tout ce qu'elle avait jamais aimé avait disparu  en même temps qu'elle. Lordaeron n'est plus qu'une relique, un étendard miteux, un cadavre qu'on ressort à toutes les sauces. Patriotiques, identitaires. Pour revendiquer les terres de ceux qui y étaient resté. Comme elle, pour combattre.
Il n'y a désormais pour elle personne d'autre que cette demie-elfe rachitique, cette sorcière si étrange, si onirique... Et avec un manque de goût apparent. Porter des talons au combat ? Quelle idée.

La Prophétesse, puisqu'on parle d'elle, s'est avachie en arrivant au bout de la crypte. Une tombe, en apparence banale. Typique des nobles Hurleventins de l'époque. Le gangregarde l'ouvre pendant qu'elle le regarde faire. Un petit mouvement de doigt, sans parole, a suffit a lui donner l'ordre. Onirique, rachitique, sans goût pour la mode. Et en plus dictatrice.
Si elle aimait les femmes, elle aurait été son genre...
« Vous avez trouvé quelque chose, Prophétesse ? »
Moreina rengaine l'arc, remettant la flèche prête à être décochée dans le carquois, se penchant au passage vers la tombe...
À l'intérieur, un cadavre. Nu. Un squelette, plus précisément. Une odeur âcre et moribonde, un nid de mouches vertes... Et finalement...
« Je pense que oui. »

   I can see what you see not—
   Vision milky, then eyes rot.
   When you turn, they will be gone,
   Whispering their hidden song.

   Then you see what cannot be—
   Shadows move where light should be.
   Out of darkness, out of mind,
   Cast down into the Halls of the Blind.

« D'la poésie. Raph, on a fait tout ça pour un putain de poème ? T'aurais pas pu demander à celui que tu suces de t'en écrire ?
- Je ne « suce » pas, Leesh. Seulement dans tes fantasmes puérils de mâle en rût. Et ce n'est certainement pas de la poésie.
- Ouais, ouais... Vu qu'il est mort. Mais ça change rien au propos, t'as une gueule de suce-bites. Faut mettre les oreilles à profit. Mais bref. Si c'est pas un poème, c'est quoi ? »
Les regarder s'entredéchirer et s'insulter est un de ces passe-temps dont on ne se lasse jamais, pas même morte et avec vingt minutes de combat dans les pattes.
« Une clé, mon ami à la tête creuse.
- Une clé ça a des dents et ça fait shgling quand ça tombe. Ça c'est un papier avec des mots de merde dessus.
- La tête bien creuse, rectification. »
La sorcière se tourne vers l'archère, yeux dans les yeux.
« Je suis certaine que notre amie y trouvera quelque chose, elle... »

« Ce n'est pas qu'un poème, en effet, Prophétesse. Tout concorde... »
De retour à Jorune, enfin à l'abri, Moreina s'est permise de retirer son armure. Les vêtements de ce nouveau monde ne sont pas si différents de l'ancien, celui qu'elle a connu. Et malgré un choix douteux de chaussures, les robes de la Prophétesse restent très belles -magnifiques pour certaines. Ces soies, ces pierres, ces broderies... Même son cadavre-vivant décharné paraissait beau dans une robe prêtée par Kathyr.
Mais pour le moment, l'essentiel est de percer le secret du Hall des Aveugles.
« Le caveau est situé sous Hurlevent. Sous la Cathédrale. Mais il y a un accès... le seul accès en fait. Il est situé sous une taverne. Et ne s'ouvre qu'une fois tous les cent ans.
- Une idée de ce qu'on y trouvera ?
- Les trucs habituels. Or, puissance, gloire...
- Et ce qu'on y trouvera réellement ?
- J'imagine que vous êtes pas la première à vouloir y entrer. Ni à vouloir ce qu'il y a dedans. Des types ont bien du y aller, et vu la Chose qui y habite...
- La Chose ? »
Malgré le ton on ne peut plus sérieux de la discussion, Kathyr n'a pas pu s'empêcher de se servir un thé dans une ces foutues tasses en forme de murloc. Comment tuer l'ambiance...
« Y'a toujours un truc qui garde les trésors antiques. Le Hall ne fera pas exception. Faut donc s'attendre à tomber sur des zombies décérébrés, des mutants... et un gros pas beau. Mais vous avez encore pas mal de temps, vous savez. Ce truc va pas s'ouvrir avant quelques années. Ça nous donnera... L'occasion de préparer le coup. Et d'être certains d'en ressortir. Enfin, pour les plus importants d'entre nous. »
Moreina conclut sa phrase en posant son regard sur le Gangregarde. Trop occupé à avoir la tête plongée dans l'eau, les fesses à l'air, se dandinant en jouant avec ses poissons. Aussi intelligent qu'un chiot. Un gros chiot sous Joie, avec supplément gangresang et méchanceté gratuite.
« Nous aurons assez de temps, oui. Je pense que... cela va nous mener vers quelque chose de bien plus important, plus grand qu'un banal trésor. »

Hauts talons et petites épées Lofn
Portrait de Zelda, accompagnée d'un bébé Ravageur.

Lidra Wyrtam – Talon haut du Talion

Enfin de retour à Jorune.
Après des semaines à traquer, un long mois à chasser ces saloperies. Enfin de retour. Je n'ai jamais eu de chez moi. Jamais de famille. Mais Jorune et ses habitants sont ce qui s'en rapprochent le plus.
Kathyr a trouvé amusant de me donner un cabanon en marge des autres. Un peu isolé, sans trop de lumière -et juste assez éloigné de celui de Leeshkilig pour ne pas avoir à sentir les relents d'alcool.
En fait, si. J'ai eu un chez moi. Détruit bien trop tôt par ces insectes serviles. Je refuse d'appeler Jorune mon chez moi. Par superstition. Je refuse que Kathyr meurt égorgée, que la clique y passe, et que Zelda finisse comme moi. Seule. Folle à lier. Laide...
Je retire ma cape, ma longue cape noire. Suivie de mon sac à dos, de mon harnais, des carquois.
Puis vient la libération, le tant espéré moment de retirer ces bottes. Aussi habile qu'on soit, personne ne peut porter des bottes comme celle-là aussi longtemps sans y perdre un tendon. Oh, je me suis habituée, mais tout de même. Puis suivent les plaques de gangracier. Les mailles. Le kevlar, le cuir.
Plus aucune armure, désarmée. Fragile, dirons ceux qui ne savent rien. Ni de moi, ni des femmes en général. Je contemple mon horrible corps nu dans le miroir. Sans forme, sans âme. Il n'y a plus aucune beauté dans mon corps depuis plus de cinquante ans. Une poitrine plate, comme les hanches. Des bras secs, fins. Comme les protubérances qui me servent de doigts. Des ongles coupés courts, parfois trop, même. Il n'y a plus de beauté, car tout est pratique. Je me suis même demandée ce que j'attendais pour me couper les seins, laisser juste une fente pour l'urine, me raser le crâne, me faire visser des plaques de métal à même le corps. Devenir une arme parfaite.
C'est un léger coup d'oeil à ce petit portrait mal imprimé -foutus gobelins-, planté à la hâte avec un petit clou contre le bois sauvage de la cabane, qui me rappelle pourquoi. Je n'ai que deux obsessions. Des obsessions qui font de moi une folle, une barge, une dingue. Une incarnation de Mania. Éviscérer les démons un à un, massacrer ces saletés, les noyer dans leur propre sang dégueulasse. Et Lui ; ce foutu soldat, le seul truc qui a réussi à atténuer ma haine. Le seul qui aurait pu... Et qui a préféré se tirer avec une salope cornue infernale.

Derrière moi un truc bouge. Je me jette sur mon lit pour attraper mon arbalète de poing, je roule sur le côté, je mets en joue...
« Tata... ? »
Une voix timide, d'enfant. Une voix que je connais. Que j'aime... La petite Zelda.
« Entre. Entre... »
Je met des sous-vêtements en vitesse, en déposant l'arme sur les draps parfaitement alignés.
La petite trois quart elfe, à peine quatre ans, entre. D'abord hésitante, puis en courant, aussi vite que ses toutes petites jambes le lui permettent. Ses cheveux ont bien poussé depuis la dernière fois. Mi-long, noirs. Aussi noirs que ceux de sa mère. Il n'y a vraiment aucun doute sur sa parenté. Elle ressemble tellement à sa mère. Si ce n'est le vert dans ses yeux. Les siens sont comme les miens. Vert par nature. Ceux de sa mère le sont à force de tenter des rituels démoniaques -et de réussir, parfois contre toute attente.
J'ai à peine le temps d'agrafer mon soutien-gorge qu'elle est déjà collée contre ma jambe. Petite chose risible. Si tu savais où ça va te mener, d'aimer les gens. Tu tiens de ta mère, mais certainement pas au niveau des interactions. T'es moins froide, moins distante. On se damnerait pour ta mère, parce qu'elle le mérite. On se damnerait pour toi, juste parce que t'es toi, petite chose adorable...
« Tata Lidra, j'ai faim. »

« Y'en a encore pour quelques minutes avant que ça soit prêt. »
Je passe la serviette autour du cou de la petite trois-quart elfe assise sur sa chaise.
« Mais faut vraiment que tu m'expliques comment t'as réussi à sortir, toi.
- Papy il m'a montré, c'est facile. »
J'oublie toujours qu'elle est la petite-fille de Ralf « Le crochetage m'a sauvé » Grinsky. Cerion m'a raconté...
« Papy t'a montré ? Tu sais... crocheter une serrure ? »
C'est tout de même un truc que j'ai appris à faire sur une dizaine d'années. Le nombre de rossignols, de tournevis, de crochets, d'épingles à cheveux que j'ai pu bousiller à cause de ça.
Elle hoche la tête, fière d'elle, un grand sourire aux lèvres. Un sourire parfait. Sans haine, sans peur, sans double-sens. Sans toutes les dents, aussi...
« Tu m'as fais quoi à manger ?
- Qu'est-ce que tu aimes ?
- Les burgers de tonton Doom.
- Ce n'est pas très bon pour ta santé, tu sais...
- Je m'en fiche.
- Je vois ça. »
Je pose mon doigt sur le bout de son petit nez. Elle rit, doucement, les yeux fermés. Même son rire est agréable. Là où ceux des gosses sont stridents, agaçants, mauvais et moqueurs... Le sien est doux, comme une plume de faucon-dragon, comme un trésor auditif qu'on aimerait entendre plus souvent. Une douce musique. Une vraie musique. Je ne sais pas si c'est parce que je l'aime vraiment, ou si c'est parce que je me suis habituée aux cris d'agonie et aux râles de douleur. Mais j'aimerais entendre des rires plus souvent.
« Tata... Ça sent le brûlé.
- Merde ! »
De l'eau sur la poêle, sans aucun effet sur la qualité du « repas ». Du riz carbonisé, une sauce curry ratée et du poulet... à peine cuit.
« Je suis vraiment une ratée en cuisine.
- Tu sais ce qu'il fait tonton Doom quand il rate un truc ?
- Il râle et il cherche une excuse ? »
Elle ricane.
« Oui. Mais il demande aux gobelins de venir et après y'a à manger de la tarte à la viande.
- Ah, ces... choses. »

« Deux, euh... Dynastes ? … Il y a quoi dedans déjà ?
- De la viande mystère, des champignons grattés à côté de la kajamite. Du fromage de kodo. Et de la sauce tomate. Sur une galette de blé. J'vais répéter combien de fois ?
- Deux Dynastes, donc.
- Ça fera quatorze pièces d'or. Le livreur arrivera d'ici vingt minutes sur un griffon, alors si vous avez un truc contre les trucs volants ou un problème avec les griffons en général, ramenez-nous juste la monture. Le pilote on s'en fiche, c'est qu'un stagiaire. »
Au moins, c'est dit. Vingt minutes à attendre. Vingt minutes à causer avec cette boule d'adorablation... Est-ce que c'est vraiment un mot ? J'en sais rien. Après tout, qui viendra vérifier ?
« Alors... Qu'est-ce que tu... euh, veux faire plus tard ? Et me répond pas princesse, je te prendrais pas au sérieux.
- Comme tonton Doom.
- Boire comme un trou et fumer jusqu'à en crever ?
- Non. Tuer des trucs. C'est rigolo.
- … attend quoi ?
- Ou comme maman. Avec des boules de feu et des squelettes.
- Quand j'avais ton âge, je voulais qu'un chevalier m'emmène à la cour de Hurlevent pour l'épouser. Et vivre avec lui. Dans un château. Je suis... ravie de voir que t'es pas passée par là. Évite juste de suivre la même trace que Doom ou moi.
- Pourquoi ? »
Je lui souris. Je peux observer mon reflet dans ses yeux...
« Tu... seras malheureuse toute ta vie, sinon.
- Pourquoi ? »
Les enfants et leur manie de tout comprendre. On la perd quand on grandit. Pas un mal. Il vaut mieux parfois ne rien savoir, se terrer dans le mensonge, que de savoir. Tout savoir...
« Tu vois, quand j'étais petite, je vivais avec mes parents et ma sœur, dans un endroit boisé, près d'un marécage... Tout au Sud d'Azeroth... »

« C'est bon la pissa.
- Pizza.
- C'est pareil. »
Elle se régale. Tellement qu'elle en met partout. J'ai au moins appris un truc. Ne jamais laver un fauve AVANT de le nourrir. Il s'en met partout.
« Tu crois que tonton Doom il reviendra ?
- Je... oui, sans doute.
- Parce que j'en ai marre de t'entendre pleurer. »
Bordel... j'avale de travers le morceau de pizza, provoquant la toux... Qu'est-ce qu'elle vient de dire ?
« Il est méchant de te laisser pleurer.
- C'est pas pour ça, Zelda.
- Tu mens mal. Les grands ils savent pas mentir. »
Une gamine de quatre ans sait mieux que moi ce que je veux. J'ai vraiment touché le fond.
« Bon, y'est tard, va te coucher...
- Tu seras là demain, hein ? Tu vas pas partir ? J'aime bien quand t'es là.
- Promis... »
Je pose mes lèvres sur son front. Pendant un instant, j'ai eu la même sensation que le dernier soir où Halissa était encore là... L'odeur, le contact. La même phrase. Exactement la même.
Tu me fais penser à Halissa, petite. J'espère vraiment qu'il t'arrivera pas la même chose. Nan, j'espère pas. Je m'en assure. C'est pas pareil.

Je soupire en retournant dans ma cabane. Je retire ma robe. Une robe lilas, en laine, basique. Mais améliorée... Douze couteaux dans les poches, quatre prêts à dégainer. D'autres planqués ici et là. Sait-on jamais.
Sur ma table de nuit, son dernier « cadeau ». Une bouteille de whisky, avec un petit fond. Et une note.
« Pour quand t'arrive pas à pioncer. Tu tiens pas l'alcool. »
Une écriture médiocre, une faute d'orthographe. Typiquement lui.
Je tiens pas l'alcool. Mais Zelda a raison. Ce soir, je veux être avec toi...


Dernière édition par Doom le Dim 30 Avr - 23:54, édité 1 fois
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Sthelios
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MessageSujet: Re: Hauts talons et petites épées   Hauts talons et petites épées I_icon_minitimeDim 30 Avr - 13:20

"Les Burgers de Tonton Doom".
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Keelën
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MessageSujet: Re: Hauts talons et petites épées   Hauts talons et petites épées I_icon_minitimeDim 30 Avr - 15:53

OMG IL A OUBLIE LE "S" A "t'arriveS" SALE ILLETTRÉ !

C'est après une relecture que le worgen se rendit compte que la faute était volontaire, puisque l'auteur de la lettre fait des fautes. Ainsi, le loup parti se fouetter 50 fois pour avoir ENCORE UNE FOIS parlé trop vite.
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